« Lou était écorchée, vulnérable. Elle ne maîtrisait plus rien. Elle se trouvait perdue d’être éperdue d’amour.
Dans sa voiture, elle pensait à cette femme torero dans “Parle avec elle”, un film d’Almodovar, qui reste immobile devant le taureau qui entre dans l’arène et se fait transpercer, parce que l’homme qu’elle aime l’a abandonnée.
Elle devait faire attention. Elle n’était pas suicidaire, mais elle avait parfois des fragments de seconde de vertige,
tant sa douleur était forte. Elle comprenait qu’on puisse soudain avoir envie de lâcher prise, de ne plus penser,
que tout disparaisse parce que l’on souffre trop.»
Lou éprouve un coup de foudre pour un homme marié.
Cette passion la transforme et la détruit en même temps car « comment faire pour lutter contre un guerrier im-mobile ? »
Lou s’agite, montre ses armes, lui donne de petits coups d’épée mais la cuirasse de Raphaël est à peine touchée. Il la regarde faire.
Elle le presse de questions sur lui-même, d’interprétations sur ce qu’elle perçoit de son comportement.
Lui ne répond rien. Il semble réfléchir, prend parfois un air intéressé. Sans véritable conscience de ce qu’elle fait, Lou joue le tout pour le tout, quitte à détruire leur amour, par impatience et par désarroi.
Florence Marguerie
Est-il possible de percer les secrets de l’alchimie mystérieuse qui sublime les rapports entre les êtres ?
Y a-t-il une pierre philosophale du sentiment amoureux ?
Florence Marguerie met à nu les nerfs de la passion avec une précision chirurgicale, explorant sans relâche cette folie qui emporte, blesse, change, détruit ou grandit ceux qui gardent l’audace de s’abandonner à sa magie.