« C’est la troisième émission aujourd’hui, mais je ne m’habitue pas. Douleurs diffuses. Mes organes gigotent en secret pas loin de la grosse caisse du coeur. La lumière rouge s’allume, le micro est ouvert.
État d’urgence. L’espace vital se rétrécit. Je suis aspirée par l’angoisse. (Jingle musical) Jeff the boss, Manon
Melmann… notre célèbre Manon Melmann… chroniqueuse énervée, âmes sensibles passez votre chemin, ici on parle
vraiment (à nouveau jingle musical). »
Quand on vient de rater son Capes à cause d’une simple panne d’oreiller, les perspectives d’avenir ne sont pas réjouissantes.
Que peut tenter Manon Melmann pour gagner sa vie ? Tailler les végétaux hirsutes des jardins de Paris ? S’improviser baby-sitter sans le moindre talent pour l’exercice ? Sous l’effet de circonstances inattendues, la voilà chroniqueuse radio. Le genre de tribune idéale, pense-t-elle pour bazarder quelques clichés de la pensée facile. Mais c’était sans compter sur le succès croissant, la peopolisation, la bêtise et l’agressivité de ses contemporains… Elles font un tintamarre funeste, les trompettes de la renommée.
Née à Lorient, d’une Bretonne et d’un «gars de la Royale», Marylinn Maurage est enseignante en lettres. Tout en essayant d’apprivoiser des moutons sauvages d’Ouessant et des élèves de BTS (moins sauvages), elle tente de domestiquer les mots... et les maux de ses contemporains. Son premier roman Migrateur (L’Arganier) est salué par la critique pour son ironie, la nervosité du style et l’allégresse du récit. Pour Portrait de femme à la tête de chien, la romancière a choisi Paris, le plus urbain des décors, le plus sauvage aussi.
Née à Lorient, d’une Bretonne et d’un «gars de la Royale», Marylinn Maurage est enseignante en lettres. Tout en essayant d’apprivoiser des moutons sauvages d’Ouessant et des élèves de BTS (moins sauvages), elle tente de domestiquer les mots... et les maux de ses contemporains. Son premier roman Migrateur (L’Arganier) est salué par la critique pour son ironie, la nervosité du style et l’allégresse du récit. Pour Portrait de femme à la tête de chien, la romancière a choisi Paris, le plus urbain des décors, le plus sauvage aussi.