Pourquoi partir à chaque fois que
tout semble aller bien ?
C’est tendre, doux, précis, les mots sont triés sur le volet, avec une précision qui perce le coeur.
Ce n’est plus tout à fait de la prose, cela tutoie la poésie : c’est de la « proésie », un néologisme que Julie Anne, le personnage central de l’ouvrage, eût pu faire sien tant elle est en quête de ce qui peut la renouveler, la ressourcer avant
l’échéance.
Il y a de la magie dans ce roman. Nul besoin de longues phrases ou d’explications superflues : les mots sont des atomes qui, par la grâce d’une écriture concentrée, libèrent une énergie sans cesse renouvelée.
C’est une quête, un engagement à dévorer la vie de tous ses sens malgré la perspective d’un inéluctable renoncement : comment aller humer les effluves d’un bonheur fugace, comment s’envoler à dos de colombe vers une improbable paix, comment pétrir la lumière de la vie et écouter le chant de la dune ?
Comment emmagasiner des secondes d’existence pour se forger une éternité de souvenirs ? Le temps lui est compté. Julie Anne le sait.
Henri Girard, romancier
Christelle Angano est née en 1967.
Elle était, récemment encore, professeur de français. Elle passe une partie de son enfance à Tahiti puis en Éthiopie, avant de revenir poursuivre ses études dans sa région d’origine ; la Normandie.
C’est l’écriture qui est venue à moi sous les traits d’une grand-mère. Elle s’appelle Nina, elle désirait raconter son histoire à ses petitsenfants. La guerre, la déportation… les mots lui manquaient, je lui ai prêté les miens. Mémoire de babouchka est née.
Alors, j’ai eu envie de continuer. Pour moi. Donner une existence à mes absents, créer des personnages et les laisser me prendre par la main. Ce sont eux qui inventent l’auteure que je suis. Aujourd’hui je vous invite à suivre Julie Anne dans sa fugue…