« — Voyez-vous, madame, quand la misère vous prend, il n’y a pas de remède. Je me vends pour ne pas mourir de faim et avoir un toit sur ma tête. J’ai bien compris que j’étais aussi malheureuse à Paris que dans mon village mais
j’aurais honte d’y revenir sans rien et si mon père apprenait que je couche avec n’importe qui, il en mourrait de chagrin. »
En cette fin de règne, tant sur la rive droite de la Seine que sur la gauche, les « filles perdues » sont légion car grande est la misère du peuple. Sollicitée de reprendre du service par le marquis d’Argenson, Marie de Beaudry se voit prier d’infiltrer les milieux de la prostitution parisienne. L’aventureuse mouche comprend vite que ce n’est pas le principal souci du Lieutenant général de police : il subodore que les maisons de plaisir du Marais sont propices aux complots.
Au cours de cette troisième enquête, où la mort accompagne chaque pas de la marquise, elle va apprendre des pratiques amoureuses dont ni son époux ni les religieuses chargées de son éducation ne l’ont jamais entretenue. Doit-elle en remercier Louis XIV et le marquis d’Argenson ?
Nicole Voilhes
Après trois biographies romancées de personnages du xvie siècle et la tétralogie Le Coeur du Soleil (Laurier vert de la Forêt des livres 2012), voici que paraît le troisième opus des aventures de la Mouche.
C’est la vie des femmes que l’auteur se plaît à narrer : reines, favorites royales, indicatrices de police ou paysannes, toutes, à des époques différentes, ont joué un rôle auprès des hommes qu’elles aimaient. Tout en déplorant l’inégalité des conditions faites aux femmes, Nicole Voilhes montre que celles qui ont voulu s’affranchir de la tutelle masculine y sont toujours parvenues.