...Haifeng, à son tour, regarda ses chaussures de sport vertes. Les semelles devaient porter des cercles concentriques. Elle le savait.
— Il y avait trop de brume pour voir quelque chose ce matin-là.
— Donc, tu l’as vu.
— J’ai vu la police arriver.
Haifeng ne détecta pas de mensonge ; c’était donc une demi-vérité. Elle jouait avec lui – c’était fair-play.
— C’est l’heure d’aller travailler, xiansheng.
Et le moment de cesser de poser des questions.
— Mon nom est Haifeng – comme le vent de la mer. C’est approprié ici.
— Le vieux quartier est à vingt minutes en bus
du centre commercial.
Donc, la porte n’était pas fermée...
L’inspecteur principal Tian Haifeng, en déplacement lors d’une conférence, assiste à la découverte d’un cadavre sur une plage enneigée qu’il arpente.
Il y rencontrera « Jane Austen » un curieux témoin. L’enquête parallèle qu’il mène sur ce meurtre se trouvera étroitement mêlée à la disparition de son fils.
Haifeng est un homme aux multiples talents : poésie, calligraphie et même cuisine, mais c’est avant tout une belle personne, un homme plein d’humanité qui n’hésite pas à prendre tous les risques afin que justice soit rendue.
Ce roman brosse avec talent, outre les descriptions de personnages attachants, un portrait sans concession de la Chine contemporaine. Pays où, si la corruption et les exactions restent monnaie courante, les traditions millénaires telles que les cerfs volants et la fête des lanternes sont toujours vivantes malgré les tentatives politiques faites dans le passé pour les éradiquer.
Ce livre est (peut-être) un roman policier, mais il fourmille aussi de références littéraires à Jane Austen, Thomas Hardy et même Shakespeare.
Enfin et surtout il apparaît comme une brillante étude de moeurs qui permet au lecteur de pénétrer dans les arcanes de l’âme chinoise afin de tenter d’y appréhender une infime partie de ses subtilités et de ses mystères.
Martin Long, franco-britannique, écrit en anglais depuis une quinzaine d’années – livres pour
enfants, nouvelles et romans policiers. Il vit à Paris, où il a exercé le métier d’enseignant.
« L’écriture c’est comme l’enseignement – il s’agit d’initier l’autre à un voyage et de l’accompagner. »
Parlant le chinois, il se rend régulièrement en Chine, passant de région en région à la recherche de récits qui sortent des sentiers battus. C’est ainsi qu’il a produit la série
« L’inspecteur Tian Haifeng », un policier atypique qui amène le lecteur à la rencontre d’une Chine méconnue, loin des clichés et des idées reçues.
« En écrivant, je cherche ce qui est caché, ce qui me déroute, et ce qui me fascine, et chacun de mes livres est un fruit de la passion. »