« C’était d’une main plus ferme qu’il brûlait désormais les lettres qu’elle lui écrivait entre les quatre murs de sa cellule
de la prison de Rouen, où elle attendait d’être jugée pour complicité de meurtre.
Les yeux de Jules suivaient la convulsion étrange des mots se tordant sous la flamme qu’il ne songeait plus à éteindre, et il sursautait lorsque celle-ci lui léchait les doigts qu’il ne pensait pas davantage à ouvrir. Seules ses paupières s’abaissaient un peu, en un réflexe ancien, pour atténuer l’impact de la flamme sur sa rétine.
Il ne voulait garder d’elle que l’arabesque élégante de ses signes dansant sous le souffle ardent du feu qui consumait ses lettres. »
Un homme émerge d’un cauchemar, les mains tachées de sang. Une femme aux allures d’ogresse enferme chaque nuit dans sa chambre son fils somnambule. Une ex-danseuse classique reconvertie dans le strip-tease disparaît mystérieusement. Un flic au bord de la dépression est englouti par son passé… À Clermont, il est des âmes plus noires encore que les murs des façades.
Nathalie Garance est professeur de philosophie dans un lycée des Yvelines. Elle a également une formation en psychologie, fort utile parfois au professeur s’il veut rester philosophe.
Lectrice éclectique (Zweig, Colette, Woolf, et une pléiade de Grecs), elle écrit des intrigues policières hantées par
un personnage étrange, le commissaire Elée, grand amateur de mélanges de cafés et de charmes tarifés.
Narcoses est son troisième roman.